Compte tenu des différences physiologiques, les hommes sont prédisposés à développer davantage de [themecolor]force[/themecolor] que les femmes.

Une plus grande [themecolor]masse musculaire[/themecolor], davantage de fibres musculaires de type II (associées à la rapidité) et une plus grande sécrétion de testostérone (l’hormone sexuelle mâle) permettent aux hommes d’être généralement dotés d’une plus grande force maximale et explosive.

Or, cette force joue un grand rôle lors d’une [themecolor]autodéfense[/themecolor]. De plus, de nombreuses études scientifiques font état de la corrélation existante entre la masse[themecolor] maigre [/themecolor](musculaire) et la masse [themecolor]osseuse[/themecolor]. Ces études démontrent que l’augmentation de la masse maigre génère une augmentation de la masse osseuse et de la densité des os. La masse osseuse aura une influence notamment sur la capacité de la personne à recevoir des impacts : une frappe sur le menton, la mâchoire, les côtes ou les articulations sera efficace proportionnellement selon la masse osseuse de la personne qui reçoit les coups.

Ainsi, un [themecolor]attaquant[/themecolor] doté d’une plus grande masse osseuse et d’une plus grande densité des os sera plus difficile à ébranler.

Dans le même sens, une frappe de grande puissance à l’aide d’un outil (poing, pied, etc.) détenant une grande masse et densité osseuse pourra causer d’importantes blessures sur une cible détenant une plus petite masse et densité osseuse. Il sera donc plus difficile de parer et d’absorber les coups, mais aussi d’ébranler un adversaire [themecolor]musculairement[/themecolor] avantagé. De plus, il est difficile de se dégager d’une saisie provenant d’un attaquant doté d’une plus grande force. Une grande appréhension des mains réduit considérablement l’efficacité d’une frappe sur la main ou le poignet ainsi que l’efficacité des points de pression et des dégagements. Il est aussi à noter que la force de l’attaquant décuple lorsque celui-ci peut joindre les doigts et le pouce de la main avec laquelle il saisit sa victime.

En somme, un désavantage de force nuira lors d’échanges de coups frappés sans [themecolor]arme[/themecolor] et durant une saisie, soit les deux situations les plus susceptibles de se produire lors d’une autodéfense.

Malgré tout, et encore une fois, il ne s’agit pas de la situation la plus dangereuse dans laquelle une [themecolor]femme[/themecolor] peut se retrouver.

En fonction des informations transmises, peut-être avez-vous déjà deviné quelle serait cette situation? Bien évidemment, la pire situation serait qu’une femme se retrouve en désavantage contre un attaquant qui réunirait à la fois les trois caractéristiques étudiées, soit plus lourd, plus grand et plus fort qu’elle. À l’heure actuelle, aucune étude statistique n’a encore tenté d’évaluer le risque que cette situation se produise. Nous pouvons toutefois présumer qu’il s’agit malheureusement d’une réalité courante. Notez bien qu’il n’est pas question ici d’[themecolor]attaques[/themecolor] armées,[themecolor] agressions[/themecolor] qui influenceront grandement les stratégies d’autodéfense utilisées. En effet, plusieurs éléments liés aux attaques armées auront un impact sur les techniques utilisées ainsi que l’issue de l’autodéfense, soit : l’arme de l’attaquant, l’habileté de ce dernier à la manipuler, l’intention de l’attaquant perçue par la victime, ainsi que les 3 caractéristiques énumérées dans cet article.

Ainsi, une femme risque fort bien de se retrouver dans une fâcheuse position en situation d’autodéfense (c’est-à-dire contre un adversaire plus grand, plus lourd et plus fort) et, tel que mentionné précédemment, chacune des caractéristiques étudiées ajoute certaines difficultés qui peuvent influencer l’issue d’une autodéfense.

Toutefois, il importe de souligner que les qualités physiques ne représentent que le quart des déterminants. Les habiletés techniques et tactiques de même que les qualités mentales ont tout autant d’influence sur la performance en autodéfense. La supériorité technique des frappes, des déplacements, des blocs, des esquives, des saisies et des projections peuvent avantager une victime et augmenter sa puissance d’exécution, et ce, peu importe les désavantages physiques présents. De plus, le succès d’une autodéfense dépendra énormément des prises de décision. Savoir quand, où et comment frapper, bloquer, esquiver, saisir et projeter déterminera davantage l’issue du combat que la force, le poids et la grandeur. Ainsi, savoir s’adapter aux avantages et désavantages présents en situation d’autodéfense en analysant et en considérant les caractéristiques de l’attaquant, vos caractéristiques, l’environnement et les facteurs circonstanciels peuvent vous donner un atout de taille.

Les [themecolor]arts martiaux[/themecolor] sont reconnus pour leur capacité à pallier aux désavantages physiques. En effet, de nombreuses légendes racontent comment une personne de plus petite stature a réussie à combattre un adversaire physiquement avantagé. Il importe de souligner que les [themecolor]sports [/themecolor]de [themecolor]combat[/themecolor] sont avant tout des sports de stratégie. Durant les séances d’apprentissage, je compare souvent les tactiques de combat avec les stratégies du jeu d’échecs. En occurrence, ce n’est pas parce que nous avons moins de pièces que la victoire est impossible. Il suffit d’être plus astucieux que son adversaire.

Les habiletés mentales jouent un rôle tout aussi déterminant dans l’issue d’une autodéfense. La confiance en soi, l’estime de soi, la concentration et l’activation peuvent non seulement influencer les performances, mais aussi permettre d’éviter les situations de conflits. La confiance en soi et l’estime de soi transparaissent dans les communications, qu’elles soient verbales ou non. Dans le cas d’un manque d’estime ou de confiance, vous serez plus à risque de vivre de l’intimidation de la part d’agresseurs qui ressentiront votre état psychologique. Aussi, une grande et hâtive activation, communément appelée l’impulsivité, pourrait fort bien déclencher un conflit qui aurait pu être évité. Ainsi, le contrôle de soi doit être entraîné afin de réagir adéquatement à la situation.

Bref, une préparation basée sur une planification professionnelle visant l’optimisation des habiletés techniques et tactiques, de même que des qualités physiques et mentales, pourra très certainement compenser un désavantage physique.

Pour conclure, les désavantages physiques (qu’ils soient de poids, de taille ou de force) sont des éléments qui influenceront grandement l’efficacité des actions lors d’une autodéfense. Chaque situation requiert des réactions adaptées et stratégiques, de façon à permettre à la victime de tirer parti des opportunités plutôt que de subir les désavantages. Il est donc primordial d’être préparé à analyser les situations, à reconnaître les menaces ainsi que les opportunités, et ce, afin de réagir adéquatement. La préparation devra également être planifiée de façon à améliorer les habiletés mentales, techniques et tactiques afin de pallier aux désavantages physiques. Une situation d’agression peut survenir une seule fois dans une vie, mais une seule agression peut changer grandement celle-ci. Toutefois, la capacité à réagir efficacement à une agression n’est pas le seul ou le plus important bénéfice que vous gagnerez à l’entraînement en autodéfense. Plus vous améliorerez vos habiletés, plus vous serez confiant de les utiliser. Vous serez alors moins assujettis aux peurs de vivre une telle situation et cesserez de vous percevoir comme une victime potentielle.

Vous prendrez le contrôle de la situation, vous prendrez le contrôle de votre vie. Là est l’objectif ultime de la pratique des arts martiaux.

Yan Carrier B. Sc.

Certifié entraîneur  d’athlète de haut niveau

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