L’autodéfense est sans aucun doute l’une des activités physiques les plus compliquées à entraîner.

      Dans sa forme la plus simplifiée, l’autodéfense signifie l’action de réagir contre une agression physique. Pourrait-on dire que l’autodéfense est en sorte un synonyme du terme ‘’art martial? Cela impliquerait que tous les arts martiaux aient l’objectif premier d’optimiser l’efficacité de combat en situation réelle. Or, ce n’est pas toujours le cas. Bien entendu, un coup de poing est un coup de poing. Toutefois, les différences d’exécution des mouvements, les méthodes d’entrainement, les règlements et restrictions peuvent altérer les objectifs d’entrainement et les résultats.

      Ainsi, plusieurs arts martiaux ont adopté des objectifs d’entrainement autres que l’autodéfense. La capoeira, le wushu, certains styles de kung-fu, le karaté gymnique et bien d’autres ont pour objectifs de s’entrainer en vue d’une performance artistique, c’est-à-dire, l’esthétique des mouvements d’arts martiaux.  On retrouve les arts martiaux artistiques dans les films d’action. Voici quelques exemples d’experts en arts martiaux artistiques : Jackie Chan, Jet Lee, Jason Statham, Tony ja, etc. D’autres arts martiaux ont règlementé leur système de compétition dans le but de, soit de minimiser les risques de blessure ou d’offrir un meilleur spectacle. Le judo, le taekwondo, le karaté de compétition (point fighting), les arts martiaux mixtes  (UFC), le jiu-jitsu brésilien, la boxe, le kickboxing , le muy Thai et bien d’autres ont élaboré leurs propres règles ,  interdisant certaines actions par les participants lors de la confrontation.  En occurrence, aucun de ces arts martiaux ne permet les morsures, ce qui pourrait grandement changer les performances lors de contacts rapprochés, comme dans la pratique du judo, des arts martiaux mixtes et du jiu-jitsu brésilien.

      Avant de planifier un entrainement à l’autodéfense, il faut d’abord savoir quels sont les déterminants significatifs à la performance, puis attribuer le temps d’entrainement pour chacun des déterminants, selon leur importance.

IMG_4623      Il s’agit ici de la clé à toute préparation sportive. Par exemple, si le joueur de hockey utilisait une grande partie de son temps d’entrainement à pratiquer ses lancers au but, il risquerait fort bien de développer des lacunes sur d’autres aspects de son jeu, tous aussi importants, qu’il lui permettrait de se retrouver en situation de tir. Sa vision du jeu, ses déplacements, sa capacité à anticiper, sa force-vitesse, sa force endurance, son endurance aérobie, etc., sont tous des facteurs déterminants à la performance d’un joueur de hockey.  Une mauvaise analyse des déterminants à la performance et de leur importance, mène sans aucun doute à de mauvais résultats.

En autodéfense, les déterminants peuvent être divisés en 4 regroupements : les habiletés techniques, les habiletés tactiques, les qualités physiques et les habiletés mentales.

      Beaucoup d’écoles d’art martial, axées sur l’autodéfense, font l’erreur d’entrainer uniquement les habiletés techniques. Les participants y apprennent une série de techniques d’autodéfense sur différentes attaques, sans considérer le physique, la tactique et le mental. Or, la force et la vitesse d’un bloc et d’une frappe déterminera également, ou même davantage, la réussite d’une autodéfense. Une bonne condition physique générale et spécifique favorisera les prises de décision, la concentration et la réactivité du défendant.  De plus, ce dernier doit être en mesure de reconnaitre ses avantages et ses désavantages face aux caractéristiques de l’attaquant. Une grande différence force, de poids ou de taille influenceront énormément l’efficacité de la technique utilisée. Le défendant doit être stratégique, donc il doit avoir développé des habiletés tactiques.  En troisième lieu, la concentration, le contrôle des émotions et la confiance en soi sont d’une importance capitale lors d’une autodéfense. En comparaison à d’autres sports, une situation réelle d’agression génère une forte intensité émotionnelle.  Cet état peut grandement influer sur la performance en inhibant la réaction, ou même, en réagissant trop fortement face à la situation. Une personne s’entrainant à développer des habiletés techniques, tactiques et physiques peut accroître le risque et le danger d’une situation d’agression, s’il n’est pas préparé mentalement.

IMG_4615

  L’autodéfense est sans aucun doute l’une des activités physiques les plus compliquées à entrainer. Conservez un esprit critique à ce que vous entendez à ce propos. Poser des questions est l’un des meilleurs moyens pour savoir si votre interlocuteur connait réellement son sujet, ainsi que la façon d’atteindre les bons objectifs.

 

Yan Carrier B.Sc

Certifié entraîneur d’athlète de haut niveau

Lire L’autodéfense pour les femmes 1ière partie

Lire L’autodéfense pour les femmes 2ième partie

Coordonnés :

INNOVATION ARTS MARTIAUX

cours d’ autodéfense tactique et de karaté gymnique

1566 rue de la Faune, St-Émile, Québec

581-997-0086