Le renforcement négatif

Un déterminant à l’éducation d’un enfant est la stratégie qui sera utilisée pour encourager un comportement souhaitable et minimiser les comportements non désirés.  Pendant longtemps le renforcement négatif était utilisé dans les systèmes d’éducation québécois et dans les écoles de karaté du Québec pour contrôler les comportements.

Il s’agit d’une méthode qui consiste à établir un système de punition lors de certains comportements non désirés.

Par exemple, nous savons beaucoup d’enseignants qui ont œuvré durant les années 1950 utilisaient la méthode des coups de règle à mesurer sur les doigts des enfants afin à titre de ‘’correction’’ des mauvais comportements. En 2014, plusieurs états américains permettent toujours la violence physique par le corps enseignant envers les étudiants dans les écoles publiques. Ces techniques répréhensibles étaient également présentent dans certaines écoles de karaté du Québec durant les années 1980. L’entrainement des arts martiaux était reconnu pour être particulier dur et sévère. L’entrainement de style militaire, la violence verbale et physique étaient monnaie courante.  Il n’y a pratiquement plus de violence physique exercée par les instructeurs de karaté aujourd’hui.

Toutefois, le renforcement négatif reste la stratégie la plus souvent utilisée par les instructeurs de karaté.

Les punitions consistent souvent de push-up, d’isolement, ou même d’humiliation au sein du groupe.  Le concept d’humiliation est présent lorsque la punition est révélée devant tout le groupe, puis même assouvie. Par exemple, l’humiliation peut se traduire à la suspension du cours, le temps que l’enfant ciblé exécute la punition (20 push-ups). Ici, non seulement doit-il subir l’effort et la douleur en lien avec l’exécution des push-ups, il doit également gérer une détresse psychologique en étant le centre d’attraction du groupe lors de sa punition.

Les conséquences du renforcement négatif

Le renforcement négatif peut être très efficace à court terme pour corriger un comportement. Durant la pratique du karaté ou autres arts martiaux, si l’enfant parle lorsqu’il n’est pas permis de parler, il n’est pas rare que l’instructeur impose l’exécution de 20 push-ups pendant que le reste du cours regarde. Il se peut qu’il corrige son comportement très rapidement.

Toutefois, qu’est-ce que le jeune karatéka a réellement appris dans ce scénario?

Il peut réaliser que c’est mal de parler en même temps que le professeur de karaté. Il peut cheminer davantage, puis réaliser que c’est mal de parler lorsque l’autorité parle. Noter que le professeur n’a pas nécessairement expliqué cette corrélation lors de l’attribution de la conséquence. On pourrait donc supposer que ce cheminement ne sera pas réalisé par tous les enfants. Il a sans aucun doute réalisé que faire des push-ups est mal. Pourtant, les push-ups sont un exercice de base à l’entrainement et l’amélioration de la condition physique. Il se peut qu’il associe cette mauvaise expérience à l’exécution des push-ups.

Une des raisons majeurs pour lesquelles le renforcement négatif est de moins en moins utilisé dans les systèmes scolaires est, entre autres, qu’il n’y a pratiquement pas d’apprentissage à court, moyen et long terme.

En premier lieu, ce n’est pas dans toutes les situations qu’il sera mal de parler en même temps que l’autorité. Par exemple, s’il survient une situation d’urgence, le bon choix sera d’interrompre l’interlocuteur. Il se peut également que le karatéka vive de la peur, en lien avec l’exercice que le professeur propose. Dans ce cas-ci, communiquer l’évitement est une réaction normale. Si le professeur ne pose pas de question pour comprendre la raison du mauvais comportement, il pourrait ne pas comprendre l’état d’esprit de son athlète. Ce dernier ne se sentira pas à l’aise de communiquer sa peur après avoir été puni. À partir de ce moment, la situation pourrait dégringoler si l’enfant refuse de faire l’exercice, ou même, il peut se blesser.

Le renforcement négatif n’est pas reconnu pour favoriser un [themecolor]climat d’apprentissage[/themecolor], [themecolor]favoriser la rétention d’apprentissage[/themecolor], [themecolor]favoriser la pensée critique[/themecolor], [themecolor]améliorer la relation entraineur/athlète et favoriser l’intelligence émotionnelle[/themecolor].

De mon point de vue personnel, le renforcement négatif ne sert qu’à faciliter le travail de l’enseignant. Il est plus facile d’enseigner à des enfants muets, que de répondre aux questions et transformer un conflit en situation d’apprentissage.

Yan Carrier B.Sc.

Certifié entraîneur d’athlète de haut niveau

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