Il est souvent question dans les médias de la [themecolor]violence[/themecolor] tant physique que [themecolor]sexuelle[/themecolor] faite aux [themecolor]femmes[/themecolor].

Une enquête menée en 1993 (Enquête sur la violence envers les femmes) estime d’ailleurs que 51 % des Canadiennes pourraient avoir été [themecolor]victimes[/themecolor] depuis l’âge de 16 ans d’au moins un acte de violence physique ou sexuelle et, parmi ces femmes, près de 60 % pourraient avoir subi plus d’une fois de telles[themecolor] agressions[/themecolor].

Le danger est ainsi bel est bien présent, d’où la pertinence pour les femmes de suivre des cours d’[themecolor]autodéfense[/themecolor]. Toutefois, il est légitime de se questionner à savoir si ces [themecolor]cours[/themecolor] leur sont réellement adaptés? En effet, l’autodéfense pour femme comporte des difficultés supplémentaires, en comparaison à l’autodéfense pour homme. Ces particularités, souvent oubliées ou délaissées dans les écoles d’[themecolor]art martial[/themecolor], peuvent grandement influer la performance lors d’une autodéfense. Plus spécifiquement, les différences de poids, de taille et de force complexifient énormément la préparation [themecolor]sportive[/themecolor]. L’objectif de cet article est d’étudier les difficultés conséquentes à ces trois caractéristiques. De plus, certaines solutions pouvant contribuer à la réussite d’une autodéfense, dans une situation physiquement désavantagée, seront présentées.

Tout d’abord, une différence de poids peut être présente, tant lors d’un [themecolor]affrontement[/themecolor] homme/homme, homme/femme ou femme/femme. Malgré tout, ce sont les femmes qui risquent davantage de se retrouver dans une telle situation, c’est-à-dire où la différence de poids est considérable.

 

En premier lieu, clarifions que, bien souvent, le poids aura une influence non négligeable sur la [themecolor]force[/themecolor]. Par exemple, dans le cas d’une personne corpulente, la [themecolor]masse musculaire[/themecolor] est continuellement stimulée par une charge élevée. Le corps s’adapte à cette charge, et développe une plus grande masse musculaire, donc une plus grande force. Toutefois, puisqu’un avantage de poids n’entraîne pas automatiquement un avantage de force, ces deux éléments doivent être traités de façon distincte.anick1

Le premier danger d’un désavantage de poids est le transfert de poids, qui peut ajouter à la [themecolor]puissance[/themecolor] de frappe.

Plus une personne est lourde, plus il est difficile de convertir le transfert de poids en puissance. Toutefois, si le transfert de poids est bien exécuté, la puissance sera proportionnellement augmentée par rapport au poids. Dans ce cas-ci, il sera plus difficile pour la personne légère de bloquer et de parer efficacement les frappes.

En deuxième lieu, une grande différence de poids nuira considérablement lors d’une saisie.

Une personne plus lourde est plus difficile à déséquilibrer, et par le fait même à projeter au sol. À son tour, l’individu plus lourd aura davantage de facilité à déséquilibrer, à projeter et à soulever son adversaire plus léger. Il s’agit d’une des raisons pour laquelle les compétitions de[themecolor] judo[/themecolor] sont divisées par catégorie de poids. Mais attention, la technique n’est pas prise en compte! Une personne entrainée, si elle est plus habile, peut compenser le désavantage de poids au niveau des saisies, des balayages, des projections et des [themecolor]défenses[/themecolor] contre ces attaques. Bien évidemment, il sera plus performant sans la présence d’un désavantage de poids.

Troisièmement, il sera mal avisé de lutter au sol contre un adversaire plus lourd.

En effet, sa plus grande masse physique sera ardue à immobiliser, vos saisies seront moins solides dû à la plus grande superficie à étreindre et vous aurez moins de stabilité en position montée (sur l’adversaire) en raison de sa grande surface. La pire des situations serait de se retrouver sous une personne plus lourde : il sera plus difficile à déstabiliser et il vous faudra davantage de force et de technique pour vous sortir de cette situation, alors que votre adversaire pourra se reposer et focaliser sur d’autres actions. En occurrence, l’adversaire pourrait vous frapper en ajoutant son poids à la puissance de frappe. Il y a déjà beaucoup d’éléments à considérer en présence d’un désavantage de poids. Il s’agit toutefois de la caractéristique la moins nuisible des trois précédemment énumérées.

Puisque les femmes sont en moyenne de plus petite taille que les hommes, il risque fort bien d’y avoir une différence de taille lorsqu’une femme se défend contre un homme. Ce désavantage occasionne des difficultés supplémentaires.

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Tout d’abord, l’[themecolor]agresseur [/themecolor]de plus grande taille sera avantagé d’une plus grande portée. La portée est la zone où le contact physique est possible.

Ainsi, il y aura une zone où l’attaquant pourra atteindre sa victime de plus petite taille, sans toutefois que celle-ci ne puisse riposter. Une très bonne perception spatiale est essentielle dans cette situation. Reconnaître la distance de portée de son adversaire et sa propre distance est primordiale pour ne pas se retrouver dans cette zone dangereuse. De plus, il faudra avoir développé de bonnes qualités physiques permettant d’entrer dans sa propre zone de portée afin d’atteindre l’agresseur, puis de sortir de cette zone dangereuse le plus rapidement possible. Ainsi, il sera possible d’annuler l’avantage de la portée et de surprendre l’agresseur.

En deuxième lieu, la personne de plus petite taille devra changer son angle de frappe pour atteindre le visage de l’agresseur.

Il se peut même que ce soit impossible sans avoir à sauter dans le cas d’une grande différence de taille : le focus et les attaques devront être dirigés sur les cibles à portée de frappe. Toutefois, cela réduit considérablement le nombre de cibles accessibles, ce qui rend plus difficile le succès d’une autodéfense.

En troisième lieu, plusieurs saisies, déséquilibres, balayages et quelques projections seront inadaptés à cette situation.

La longueur des jambes et le centre de gravité plus élevé de l’agresseur faciliteront les esquives contre les tentatives de projections et de balayages de la victime. Toutefois, dans le cas d’un seul attaquant du même poids ou  encore plus léger, la[themecolor] lutte[/themecolor] au sol annulera l’avantage de la grandeur. La lutte au sol sera donc bien avisée si l’agresseur est d’une force égale ou moindre, qu’il ne dissimule pas d’[themecolor]arme[/themecolor], que la surface de[themecolor] combat[/themecolor] est plane et dégagée, que l’environnement est stable, que les vêtements pourront servir à votre avantage, et enfin, que vous soyez plus habile au combat au sol. Bref, les planètes doivent être bien alignées… La différence de grandeur comporte de grands défis, auxquels on doit répondre à l’aide de grandes habiletés. Il ne s’agit toutefois pas de la pire situation d’autodéfense dans laquelle une femme peut se retrouver.

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Yan Carrier B. Sc.

Certifié entraîneur  d’athlète de haut niveau

Coordonnés :

INNOVATION ARTS MARTIAUX

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